dimanche 19 août 2007

tremblement de terre au perou

il est l´heure de partir de limamoins de 5 minutes après les adieux à la famille de Julissa
un portique détecteur de métaux, je passe en dessous
il devient fou il se met à vibrer il émet des sons
de plus en plus fort
pour la petite histoire, j ai cru dans un premier temps qu'il n'aimait pas l'armature de mon soutien gorge
je m'attendais à la désormais traditionnelle fouille au corps mais le corps a été soumis à bien pire épreuve
le bruit devient incontrôlable,
les gens autour de moi aussi
les douaniers abandonnent leur poste
je commence à comprendre
par la force des choses
mais c était peut être mieux les considérations de lingerie
Qu’ elles sont longues ses secondes ou tout va vite
et surtout comme elles vont vite à se graver dans une zone ineffaçable du cerveau
vient le temps de tout saisir en un éclaire
la terre tremble a toute allure
je suis en plein en train de vivre ce moment auquel on pense tous plus au moins depuis que l'on nous a donné la vie,
ce fameux " et si l'on m'annonçait la fin du monde pour dans 1 minute"
La Terre tremble deplus belle
Mes jambes, je ne saurais jamais si elles ont suivi le mouvement ou si elles ont monté en fourbe un petit business de tremblement perso
de toutes façons, avec le recul, elles n'avaient rien de mieux à faire à ce moment la
en plus franchement, puisse que tout tremble, après tout...le spectacle arrive
les fissures aussi
les fracas
les chutes d'objets et d'humains
jamais le sol n'avait été aussi proche du plafond
les bruits émanent de toutes parts
les humains sont muets
le monde qui les entoure est en train de devenir fou
et puis c est pas tous les jours qu'on a une minute pour penser à soi,
faire le bilan de sa vie, voir défiler en boucle les 350000000 visages aimés, les regretter déjà, repenser à cette veille blague qui m'avait fait rire regretter de n'avoir serrer ceux que l'on aime une dernière fois dans ses bras, tous ca en une minute
alors y a pas de quoi chaumer
pas de quoi bavarder avec le voisin
le portique voisin de détection de métaux se met à la salsa,
il valse aussi
on croirait un manège de foire attractive tant ses voyants clignotent
faites le taire bon sang
Les entrailles de la terre lancent leur diarrhée de séismes
plus cette logorrhée devient forte et moins la vie a de sens
horizontales et les verticales se rencontrent dans ce ballet violent et bruyant
juste en face de moi il y a cette femme d'un âge devenu indéfinissable- maintenant nous avons tous moins une minute, alors les rides et les bougies sont loin-
Elle est d'une sérénité et d'un fatalisme communicatif
ses lèvres récitent une prière
elle me sourit
les idées se bousculent,
vos visages me reviennent tous
le sol danse sous mes piedsl
e plafond lui s'affale plutôt comme un alcoolique gauche et bruyant en fin de soirée
jamais je ne m'expliquerait comment, la petite main de Juli bien calée dans la mienne, je m'habitue si vite et si bien à l'idée de laisser ma place
je suis d'une sérénité qui m'alarme presque
peut être l'exaltation de faire connaissance avec mes arrières arrières grands parents et les vôtres
une légèreté qui se marie bien avec les nouvelles lois de la gravitation qui règnent ces dernières secondes
tout valdingue partout
les poids ne sont plus un problème
une légèreté jusqu'alors inconnue
je me retrouve toute seule avec ma vie
un vrai jugement dernier que je n'ai pas demandé
mon examen de conscience inconscient
ce truc s'impose
c'est bizarre de soupeser sa vie
je plains les criminels tout àcoup
comme si c'était le moment!
je me sens sereine, entière
j'attends la peur
ma réaction me surprend
peut être mes voisins vont ils me contaminer
certains commencent à perdre leur calme
ils font pas semblant
ils le perdent carrément
ces moments sont violents parce que tout va trop vite
mais vraiment trop vite
j'ai pourtant déjà vu ca dans des films
mais je ne jouais pas dedans
et c'est différent avec les bruits en vrai et pas de doublure pour le plafond qui se crash
une nouvelle secousse arrive toisant déjà la précédente
je la sens monter comme arriverait un éternuement
elle râle avant de grogner
le béton se fissure sur son passage comme on craque un petit beurre
respect
le préposé à la sécurité finit par perdre son calme
peut être que c'était un tueur?
il aurait mieux fait d'aller se confesser que de vociférer
il m'amuse dans tant de folie
il a un casque sur la tête, un gilet fluo et des chaussures renforcées
pour sur qu'avec ca il est bien protégé contre ce caprice de dame nature!
sans montrer l'exemple, s'il pouvait au moins ne pas montrer le mauvais
un chilien à la carrure de sauveur est blotti à mes côtés
à sa droite son grand cornichon d'ado de fils qui faisait la mou pour passer la douane il y 5 minutes qui paraissent 5 ans
ce père la regarde son fils avec peut être le même regard tout neuf du premier jour
lorsque la sage femme lui a annoncé " c'est un garçon monsieur"
un père regarde son fils
l'instant d'une folie leur incommunicabilité a disparu et leur bras se cherchent
sur que si ces deux là s'en sortent, ils ne sont plus à la veille de chipoter sur des querelles dont on lit dans leurs yeux une demande de pardon
les boutiques aux 1000 trésors pour riche voyageur offrent tout a coup leur marchandise laissée en pâture
tout cet impossible qui devient tout a coup normal en rajoute à l'incroyable de ces moments
personne ne s'aventure a piller c'est étonnant
il semble donc que le vol n'attire pas en fin de vie
étude qui demanderait toutefois à être testée sur un plus vaste échantillon que l'aéroport de lima, le 15 aout dans la nuit
On ressemble tous à des petits animaux
On se rassemble pour échapper au prédateur
on recouvre les plus faibles de notre race
les regards sont fragiles, profonds, tout devient désintéressé
une nouvelle secousse annoncée cette fois par une armée de 1000 chevaux au galop
cette réplique n'a pas oublié la sienne
je me demande si les gens couchés à terre prés de ce bout de plafond sont en vie
je me demande aussi si je le saurai un jour
un couple s'embrasse
je déteste ce plafond mais vraiment je le hais
le savoir devenu tout a coup si puissant, imprévisible, interminable obstacle à ma sortie de se guêpier
je me sens devenue crème pâtissière d'un millefeuille, garniture d'un sandwich entre cette terre devenue folle et ce plafond dégoulinant
la rampe d'escalier abdique, se fait la male et se tapie elle aussi au sol
les pancartes tentent de garder la face mais finissent comme tout le monde en prosternation devant Dame nature
que cette vie est fragile là tout d'un coup,
elle ne tient même plus a un fil
je n'ai jamais eu si peu de prise sur elle
ceux qui vivent une guerre vivent avec ca tous les jours
halllllucinant
les lumières participent aussi de l'ambiance généraleces dernières alliées dans la prise de repères immédiats dans mon environnement proche clignotent, s’éteignent à grands bruits, se rallument parfois
puis vient l'instant d'un répit
se débarrasser de ce toit menaçant
dévaler 4 par 4 les marches d'un escalier d'un joli style béton écaillé
la nuit est témoin dehors sur la pistes d'atterrissage de l'arrivée d'un flot humain
une armée d'ombre silencieuse qui ne connait pas encore la durée de son sursit
la lune a toujours la tête à l'envers
c'est plutôt bon signe,
il semble que la galaxie ne s'y est pas mise
après ce sera un autre ballet, les secours, les pompiers, les retrouvailles des familles
les liens qui se tissent là avec les gens ne ressemblent à rien d'autrel
eurs visages se gravent directement dans mon disque dur
désormais nous avons tous le point commun et pas commun d'avoir survécu à la même secousse
voila qui rapproche
les contacts sont purs et chaleureux même si vraiment au fond
maintenant qu'on sent la vie plus forte que sa fin
on se préoccupe déjà de ceux que l'on aime et dont on est sans nouvelle
je pensais jusqu'alors en quittant les petits de CIMA avoir trouvé le plus implacable moyen de connaitre et de jouir de la chance de ma vie
il faut savoir remettre son titre en jeu
cette petite soirée d'au revoir à Lima dans son désordre tumultueux a bien tout remis en ordre au fond de moi
et dieu que j'aime cette vie
plus que jamais
je vais bien, je n'ai même jamais été mieux
pardon de vous avoir donné du soucis et à très vite..Normalement
con amor mas que nunca
elise

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire

Abonnement Publier les commentaires [Atom]

<< Accueil