jeudi 31 mai 2012

Billet d'humeur de Virginie notre volontaire actuellement à CIMA


La musique : le poumon de Cima.

Ce soir, unenfant à passé le pont de Cima avec sa zamponia collée à son corps. Un jeune garçon, frêle, déjà surnommé par les autres : « chocolaté ».
Une voix d’ange dans la nuit, mais qui est ce ? Je ne reconnais pas cette voix ? Qui chante comme ça ? Je m’approche de Chimaico un adolescent pensionnaire  de CIMA qui joue de la guitare comme à son habitude et je trouve ce bambin, ce chivolo, Jean Franco. Il est fort, en une soirée il réussi à trouver sa place… si la musique n’est pas vecteur de lien social… de magie et d’émotions…
Molino café voici une nouvelle chanson à Cima, peut être une ancienne chanson, tombée dans l’oubli. Mais quelle chanson. Il y a dans ses notes une douceur entrainante, une mélancolie, je ne comprends pas les paroles mais je sais que c’est une belle chanson et avec la voix de Jean Franco elle est des plus touchante. Il la porte comme si c’était son unique souvenir. A travers cette chanson, ces notes de musique, c’est  sa vie qu’il nous donne à regarder. Debout à l’entrée de Cima, il porte sa chanson comme on porte une valise. Encore sur la réserve, mais déjà plein de vie et de lumière. Des grands yeux, le sens de l’humour et de la légèreté
Je ne le connais pas encore mais je l’imagine dans un bus, sur un coin de trottoir. A travers cette chanson c’est l’histoire des enfants de Cima que je touche d’un peu plus près.
C’est tellement parlant. Cela fait deux mois que je suis au Pérou. A chaque sortie que je fais sur Lima, ma route croise celle d’un enfant, d’un adulte qui chante dans une rue, qui passe de restaurants en restaurants, sur le bord d’une route où dans un bus.
Voir arrivé ce bambin, aux grands yeux noir et à la bouille souriante me transporte vers ce Pérou pauvre, ou il faut utiliser ce qu’on à pour vivre, où l’on transmet le peu que l’on sait. Finalement le peu que l’on possède et le peu que l’on sait nourrit. Ce qu’ils ne savent pas ces musiciens, c’est qu’ils font  naitre en moi autant de douleurs que d’espérances. Ce sont de ces douleurs qui sont belles. Qui touchent profondément par l’amour et par l’histoire qu’elles véhiculent. Elles sont belles pour moi qui les ressens d’une place bien confortable. Elles le sont un peu moins pour ceux qui les vivent. Ceux pour qui la quête de nourriture est le quotidien. Pour qui la santé n’est qu’une histoire de chance. Les priorités ne sont pas les même. Où dormir cette nuit ? De quoi sera fait demain, ça je crois qu’il n’y pense même pas. « Demain c’est aujourd’hui en pire » voila ce que portent les lycéens français sur leur pull. Pourquoi y à t il plus d’espérance dans un pays ou l’avenir est plus trouble ? Pourquoi les gens continue à donner tout ce qu’ils ont dans un pays où l’on dort à même le sol. Où l’eau entre dans les maisons par le biais de camion citernes ? Et où ses mêmes maisons ne sont faites que de planche de bois.
                A bien y regarder ce ne sont pas tant les chansons qui me touchent, ce sont surtout les personnes. Et ça, au Pérou, des personnalités, des cœurs à vifs et des yeux plein d’amour, il y en a. Qu’ils sont beaux tous ces Péruviens, toutes ces Péruviennes et ces anciens aux sourires édentés. Ils sont beaux au sens noble du terme.Beaux comme ce CIMA qui tend la main de l'avenir à ces gamins.


1 commentaires:

Blogger Claire a dit...

Tellement beau, tellement vrai, tellement CIMA, tellement le Pérou...
Merci pour ce partage.

31 mai 2012 à 21:22  

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