Billet d'humeur de Virginie notre volontaire actuellement à CIMA
La musique : le poumon de Cima.
Ce soir, unenfant à passé
le pont de Cima avec sa zamponia collée à son corps. Un jeune garçon, frêle,
déjà surnommé par les autres : « chocolaté ».
Une voix
d’ange dans la nuit, mais qui est ce ? Je ne reconnais pas cette
voix ? Qui chante comme ça ? Je m’approche de Chimaico un adolescent pensionnaire de CIMA qui joue de la
guitare comme à son habitude et je trouve ce bambin, ce chivolo, Jean Franco.
Il est fort, en une soirée il réussi à trouver sa place… si la musique n’est
pas vecteur de lien social… de magie et d’émotions…
Molino café
voici une nouvelle chanson à Cima, peut être une ancienne chanson, tombée dans
l’oubli. Mais quelle chanson. Il y a dans ses notes une douceur entrainante,
une mélancolie, je ne comprends pas les paroles mais je sais que c’est une
belle chanson et avec la voix de Jean Franco elle est des plus touchante. Il la
porte comme si c’était son unique souvenir. A travers cette chanson, ces notes
de musique, c’est sa vie qu’il nous
donne à regarder. Debout à l’entrée de Cima, il porte sa chanson comme on porte
une valise. Encore sur la réserve, mais déjà plein de vie et de lumière. Des
grands yeux, le sens de l’humour et de la légèreté
Je ne le
connais pas encore mais je l’imagine dans un bus, sur un coin de trottoir. A
travers cette chanson c’est l’histoire des enfants de Cima que je touche d’un
peu plus près.
C’est
tellement parlant. Cela fait deux mois que je suis au Pérou. A chaque sortie
que je fais sur Lima, ma route croise celle d’un enfant, d’un adulte qui chante
dans une rue, qui passe de restaurants en restaurants, sur le bord d’une route
où dans un bus.
Voir arrivé ce
bambin, aux grands yeux noir et à la bouille souriante me transporte vers ce
Pérou pauvre, ou il faut utiliser ce qu’on à pour vivre, où l’on transmet le
peu que l’on sait. Finalement le peu que l’on possède et le peu que l’on sait
nourrit. Ce qu’ils ne savent pas ces musiciens, c’est qu’ils font naitre en moi autant de douleurs que d’espérances.
Ce sont de ces douleurs qui sont belles. Qui touchent profondément par l’amour
et par l’histoire qu’elles véhiculent. Elles sont belles pour moi qui les ressens
d’une place bien confortable. Elles le sont un peu moins pour ceux qui les
vivent. Ceux pour qui la quête de nourriture est le quotidien. Pour qui la
santé n’est qu’une histoire de chance. Les priorités ne sont pas les même. Où
dormir cette nuit ? De quoi sera fait demain, ça je crois qu’il n’y pense même
pas. « Demain c’est aujourd’hui en pire » voila ce que portent les
lycéens français sur leur pull. Pourquoi y à t il plus d’espérance dans un pays
ou l’avenir est plus trouble ? Pourquoi les gens continue à donner tout ce
qu’ils ont dans un pays où l’on dort à même le sol. Où l’eau entre dans les
maisons par le biais de camion citernes ? Et où ses mêmes maisons ne sont
faites que de planche de bois.
A
bien y regarder ce ne sont pas tant les chansons qui me touchent, ce sont
surtout les personnes. Et ça, au Pérou, des personnalités, des cœurs à vifs et
des yeux plein d’amour, il y en a. Qu’ils sont beaux tous ces Péruviens, toutes ces Péruviennes et ces anciens aux sourires édentés. Ils sont beaux au sens
noble du terme.Beaux comme ce CIMA qui tend la main de l'avenir à ces gamins.
1 commentaires:
Tellement beau, tellement vrai, tellement CIMA, tellement le Pérou...
Merci pour ce partage.
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