vendredi 16 mai 2008

Patrimoine mondial de l'humanité et impact des comportements humains

La cordillère dévastée par le réchauffement climatique
LIMA (AFP)
La cordillère des Andes au Pérou ne cesse de s'effriter sous l'effet dévastateur du réchauffement climatique, un des thèmes principaux du sommet des chefs d'Etat de l'Union européenne et d'Amérique latine, prévu vendredi à Lima.
Culminant à plus de 5.000 mètres, la "Cordillère blanche", classée au patrimoine mondiale de l'humanité de l'Unesco en 1985, agonise rapidement et ses glaciers géants comme le Huascaran et le Pastoruri sont victimes d'un grignotage irrésistible.
Jadis appelée la "Suisse péruvienne", cette chaîne montagneuse, célèbre pour ses glaciers comme le Huascaran (6768 mètres) et le Pastoruri (5240 mètres), ne cesse de se rétrécir, laissant apparaître des rocailles.
La durée de vie de cette cordillère dépend de la température "mais on sait que le processus est irréversible et qu'il n'y a rien à faire", diagnostique amèrement le scientifique.
Selon lui, les 3.044 glaciers du Pérou, l'un des pays les plus touchés par le réchauffement climatique avec le Honduras et le Bengladesh, ont perdu plus de 25% de leur masse en huit ans.
Les spécialistes sont pessimistes : fonte des glaciers, inondations, augmentation du niveau de la mer, fortes sécheresses, pluies torrentielles et froid intense assorti de chutes de neige et de grêle.
"Le Pérou est vulnérable parce qu'il possède 71% des glaciers tropicaux du monde fournissant l'eau aux rivières. Durant ces trente dernières années ceux-ci ont perdu 22% de leur superficie", indique une étude du Conseil national de l'environnement (CONAM).
Les experts soulignent que 60% de l'agriculture dépend du climat et que 90% de la population habitent dans des zones à risques, arides, semi-arides et humides.
Le document rappelle aussi que 80% de l'électricité est produite par des centrales hydroélectrique et relève que durant les dix dernières années les dangers naturels, principalement d'origine climatique, ont été multipliés par six.
"Face à cette perspective nous ne sommes pas préparés pour affronter le changement climatique et les efforts réalisés sont infimes, par manque d'argent. (...) Il n'y a pas de volonté de la part des autorités péruviennes pour faire face au problème", affirme à l'AFP, Manuel Bernales, le président du CONAM.
Ce spécialiste est inquiet de la baisse de 5% du débit du fleuve Amazone qui prend sa source au nord du Pérou ainsi que par la déforestation et la pollution, en augmentation depuis quelques années.
Sur le plan de la santé, le représentant de l'Organisation panaméricaine de santé (OPS) Manuel Pena, exprime ses craintes, lors d'un entretien avec l'AFP, que les effets du changement climatique n'entraînent une poussée des maladies infectieuses comme la malaria, la dengue ainsi que diverses affections respiratoires.
Le sommet devrait proposer un plan de lutte contre le réchauffement climatique en Amérique Latine et M. Bernales souhaite que les principaux pays pollueurs de la planète comme les Etats-Unis, l'Inde, la Chine et le Mexique prennent des mesures drastiques.

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