mercredi 22 avril 2009

Lettre de Jean-Louis Lebel

Jean Louis Lebel, le fondateur de CIMA s'apprête à subir une opération chirurgicale de la hanche. Avant de quitter temporairement le Centre pour se faire hospitaliser (au Canada par un professeur que le hasard a doté d'origines Sud Américaines), il a souhaité nous informer de la situation actuelle du CIMA.
"Pour les membres d'Ayud'Art
Bien que le Centre CIMA soit parvenu à surmonter une foule d'obstacles au cours de la dernière décennie, nous voilà aujourd'hui faisant face à des difficultés majeures.
Deux de nos donateurs privés subissant de plein fouet la crise actuelle ne peuvent continuer à nous aider. Cela nous fait perdre 6000 dollars par mois soit environ le quart de notre budget mensuel.
Cette nouvelle nous préoccupe beaucoup et historiquement, nous n'avons jamais été aussi en danger d'un point de vue comptable alors que parallèlement, les résultats obtenus avec les garçons dont nous avons la responsabilité n'ont jamais été aussi satisfaisants (réinsertion familiale, suivi médicale, réussite scolaire).
Ce paradoxe nous épuise et nous dynamise.
Nous cherchons des solutions de toutes parts et tentons de garder la tête froide.
Vous savez que CIMA , en tant que centre de réhabilitation pour enfants de la rue, doit compter entièrement sur les dons qu'il reçoit pour subsister et couvrir les coûts les plus rudimentaires tels que le logement, la nourriture ou l'habillement de ses jeunes pensionnaires.
Les jeunes (95 actuellement) vivant au Centre ont renoncé de leur plein gré aux drogues, à la violence et l'insécurité. Ils nous ont fait confiance et ont remis leur vie entre nos mains. Les enseignants de CIMA se sont opposés à la fascination miroitante mais trompeuse de la vie dans les rues de Lima en prodiguant un enseignement et une formation professionnelle dans différents domaines tels que l'agriculture, l'atelier d'initiation technique, la menuiserie, couture, peinture sur tissu...Un temps important a aussi été accordé à la musique, ce qui a amené plusieurs jeunes musiciens à représenter honorablement CIMA dans le cadre de multiples concerts en Amérique du Nord et en Allemagne.
Les enfants qui ont entre 8 et 18 ans, se trouvent dans leurs années de formation. Le personnel du Centre ( les travailleurs sociaux, les psychologues, les assistants et les stagiaires) peut-il se permettre d'abandonner maintenant son travail brutalement en raison de la situation financière désastreuse, quitte à reprendre sa tâche quand les conditions matérielles s'avéreront meilleures ?

Actuellement à Cima, beaucoup de membres du personnel ont proposé de renoncer à une partie de leur salaire (déjà en dessous du salaire minimum péruvien) afin de diminuer nos frais fixes, des fondations comme Ayud'Art -dont nous saluons la souplesse- ont accepté que les fonds versés ne soient plus octroyés à des projets spécifiques mais nous permettent "simplement" de boucler notre budget mensuel en nourrissant tout le monde et sans déscolariser de jeunes.
Sachez que nous ne nous démobilisons pas, que nous cherchons des solutions de toutes parts.
Les enfants du centre ont été informés de cette nouvelle comme ils le sont de tout ce qui touche de près à la vie de "la famille Cima". Depuis lors, il règne ici une drôle d'ambiance difficile à décrire, les petits conflits du quotidien - entre 95 garçons - ont laissé la place à une belle solidarité beaucoup plus spontanée, le dialogue entre les adultes et les jeunes s'en trouve intensifiés et plus profonds. Nous sommes unis dans cette épreuve, plus encore qu'à l'habitude.
Voilà pourquoi nous voulions aussi ne rien vous cacher et vous remercier d'accepter de modifier la destination des fonds que vous nous allouez afin de parer au plus urgent.
Anne me disait hier en riant " Quelqu'un a t'il idée ici de combien de milliers de kilos de riz les fonds d'Ayud'Art auront permis d'acheter pour CIMA depuis 8 ans?".
De quoi nourrir bien des gamins c'est certain. Nous gardons en attendant cette question pour la poser au Quizz Cima de Juin prochain pour féter les 19 ans du Centre!
Merci de vos efforts et de votre confiance renouvellés essentiels dans des moments comme celui-ci.


Le fondateur du Centre
Jean-Louis LEBEL

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1 commentaires:

Blogger colette a dit...

tous mes voeux de rétablissement à Jean Louis.

25 avril 2009 à 14:16  

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