il est l´heure de partir de
limamoins de 5 minutes après les adieux à la famille de
Julissaun portique détecteur de métaux, je passe en dessous
il devient fou il se met à vibrer il émet des sons
de plus en plus fort
pour la petite histoire, j ai cru dans un premier temps qu'il n'aimait pas l'armature de mon soutien gorge
je m'attendais à la désormais traditionnelle fouille au corps mais le corps a été soumis à bien pire épreuve
le bruit devient incontrôlable,
les gens autour de moi aussi
les douaniers abandonnent leur poste
je commence à comprendre
par la force des choses
mais c était peut être mieux les considérations de lingerie
Qu’ elles sont longues ses secondes ou tout va vite
et surtout comme elles vont vite à se graver dans une zone ineffaçable du cerveau
vient le temps de tout saisir en un éclaire
la terre tremble a toute allure
je suis en plein en train de vivre ce moment auquel on pense tous plus au moins depuis que l'on nous a donné la vie,
ce fameux " et si l'on m'annonçait la fin du monde pour dans 1 minute"
La Terre tremble
deplus belle
Mes jambes, je ne saurais jamais si elles ont suivi le mouvement ou si elles ont monté en fourbe un petit business de tremblement
persode toutes façons, avec le recul, elles n'avaient rien de mieux à faire à ce moment la
en plus franchement, puisse que tout tremble, après tout...le spectacle arrive
les fissures aussi
les fracas
les chutes d'objets et d'humains
jamais le sol n'avait été aussi proche du plafond
les bruits émanent de toutes parts
les humains sont muets
le monde qui les entoure est en train de devenir fou
et puis c est pas tous les jours qu'on a une minute pour penser à soi,
faire le bilan de sa vie, voir défiler en boucle les 350000000 visages aimés, les regretter déjà, repenser à cette veille blague qui m'avait fait rire regretter de n'avoir serrer ceux que l'on aime une dernière fois dans ses bras, tous
ca en une minute
alors y a pas de quoi chaumer
pas de quoi bavarder avec le voisin
le portique voisin de détection de métaux se met à la salsa,
il valse aussi
on croirait un manège de foire attractive tant ses voyants clignotent
faites le taire bon sang
Les entrailles de la terre lancent leur diarrhée de séismes
plus cette logorrhée devient forte et moins la vie a de sens
horizontales et les verticales se rencontrent dans ce ballet violent et bruyant
juste en face de moi il y a cette femme d'un âge devenu indéfinissable- maintenant nous avons tous moins une minute, alors les rides et les bougies sont loin-
Elle est d'une sérénité et d'un fatalisme communicatif
ses lèvres récitent une prière
elle me sourit
les idées se bousculent,
vos visages me reviennent tous
le sol danse sous mes
piedsle plafond lui s'affale plutôt comme un alcoolique gauche et bruyant en fin de soirée
jamais je ne m'expliquerait comment, la petite main de
Juli bien calée dans la mienne, je m'habitue si vite et si bien à l'idée de laisser ma place
je suis d'une sérénité qui m'alarme presque
peut être l'exaltation de faire connaissance avec mes arrières arrières grands parents et les vôtres
une légèreté qui se marie bien avec les nouvelles lois de la gravitation qui règnent ces dernières secondes
tout valdingue partout
les poids ne sont plus un problème
une légèreté jusqu'alors inconnue
je me retrouve toute seule avec ma vie
un vrai jugement dernier que je n'ai pas demandé
mon examen de conscience inconscient
ce truc s'impose
c'est bizarre de soupeser sa vie
je plains les criminels tout
àcoupcomme si c'était le moment!
je me sens sereine, entière
j'attends la peur
ma réaction me surprend
peut être mes voisins vont ils me contaminer
certains commencent à perdre leur calme
ils font pas semblant
ils le perdent carrément
ces moments sont violents parce que tout va trop vite
mais vraiment trop vite
j'ai pourtant déjà vu
ca dans des films
mais je ne jouais pas dedans
et c'est différent avec les bruits en vrai et pas de doublure pour le plafond qui se crash
une nouvelle secousse arrive toisant déjà la précédente
je la sens monter comme arriverait un éternuement
elle râle avant de grogner
le béton se fissure sur son passage comme on craque un petit beurre
respect
le préposé à la sécurité finit par perdre son calme
peut être que c'était un tueur?
il aurait mieux fait d'aller se confesser que de vociférer
il m'amuse dans tant de folie
il a un casque sur la tête, un gilet
fluo et des chaussures renforcées
pour sur qu'avec
ca il est bien protégé contre ce caprice de dame nature!
sans montrer l'exemple, s'il pouvait au moins ne pas montrer le mauvais
un chilien à la carrure de sauveur est blotti à mes
côtésà sa droite son grand cornichon
d'ado de fils qui faisait la mou pour passer la douane il y 5 minutes qui paraissent 5
ansce père la regarde son fils avec peut être le même regard tout neuf du premier
jourlorsque la sage femme lui a annoncé " c'est un garçon monsieur"
un père regarde son
filsl'instant d'une folie leur incommunicabilité a disparu et leur bras se
cherchentsur que si ces deux là s'en sortent, ils ne sont plus à la veille de chipoter sur des querelles dont on lit dans leurs yeux une demande de
pardonles boutiques aux 1000 trésors pour riche voyageur offrent tout a coup leur marchandise laissée en
pâturetout cet impossible qui devient tout a coup normal en rajoute à l'incroyable de ces
momentspersonne ne s'aventure a piller c'est
étonnantil semble donc que le vol n'attire pas en fin de
vieétude qui demanderait toutefois à être testée sur un plus vaste échantillon que l'aéroport de lima, le 15
aout dans la
nuitOn ressemble tous à des petits
animauxOn se rassemble pour échapper au
prédateuron recouvre les plus faibles de notre
raceles regards sont fragiles, profonds, tout devient
désintéresséune nouvelle secousse annoncée cette fois par une armée de 1000 chevaux au
galopcette réplique n'a pas oublié la
sienneje me demande si les gens couchés à terre prés de ce bout de plafond sont en
vieje me demande aussi si je le saurai un
jourun couple
s'embrasseje déteste ce plafond mais vraiment je le
haisle savoir devenu tout a coup si puissant, imprévisible, interminable obstacle à ma sortie de se
guêpierje me sens devenue crème pâtissière d'un millefeuille, garniture d'un sandwich entre cette terre devenue folle et ce plafond
dégoulinantla rampe d'escalier abdique, se fait la
male et se tapie elle aussi au
solles pancartes tentent de garder la face mais finissent comme tout le monde en prosternation devant Dame
natureque cette vie est fragile là tout d'un coup,
elle ne tient même plus a un
filje n'ai jamais eu si peu de prise sur
elleceux qui vivent une guerre vivent avec
ca tous les
jourshalllllucinantles lumières participent aussi de l'ambiance
généraleces dernières alliées dans la prise de repères immédiats dans mon environnement proche clignotent, s’éteignent à grands bruits, se rallument
parfoispuis vient l'instant d'un
répitse débarrasser de ce toit
menaçantdévaler 4 par 4 les marches d'un escalier d'un joli style béton
écailléla nuit est témoin dehors sur la pistes d'atterrissage de l'arrivée d'un flot
humainune armée d'ombre silencieuse qui ne
connait pas encore la durée de son
sursitla lune a toujours la tête à
l'enversc'est plutôt bon signe,
il semble que la galaxie ne s'y est pas
miseaprès ce sera un autre ballet, les secours, les pompiers, les retrouvailles des
famillesles liens qui se tissent là avec les gens ne ressemblent à rien
d'autreleurs visages se gravent directement dans mon disque
durdésormais nous avons tous le point commun et pas commun d'avoir survécu à la même
secoussevoila qui
rapprocheles contacts sont purs et chaleureux même si vraiment au
fondmaintenant qu'on sent la vie plus forte que sa
finon se préoccupe déjà de ceux que l'on aime et dont on est sans nouvelle
je pensais jusqu'alors en quittant les petits de
CIMA avoir trouvé le plus implacable moyen de
connaitre et de jouir de la chance de ma vie
il faut savoir remettre son titre en
jeucette petite soirée d'au revoir à Lima dans son désordre tumultueux a bien tout remis en ordre au fond de
moiet dieu que j'aime cette
vieplus que
jamaisje vais bien, je n'ai même jamais été
mieuxpardon de vous avoir donné du soucis et à très vite..
Normalementcon amor mas que
nuncaelise